Fatigue? Et si c’était le foie !

Vous avez une fatigue inexpliquée ? Elle dure depuis longtemps et vous aimeriez trouver une solution à cela. Avez-vous pensé à votre foie ?


Vous êtes toujours fatigué.e ?

Et cela fait longtemps que vous vous sentez comme cela ? La moindre activité plus physique, le moindre stress et vous mettez des jours à vous en remettre ?

Les nuits sont le plus souvent mauvaises et la récupération n’est pas optimale? Vous avez peut-être même des maux de tête dès le lever?


Vous souffrez peut-être de fatigue chronique.

Comprendre ce que c’est et qu’elles peuvent en être les solutions ou les clefs de compréhension, c’est ce que je vais vous expliquer ici…

fatigue chronique

La fatigue chronique, c’est quoi ?

La fatigue chronique peut être définie comme une fatigue inexpliquée, non soulagée par le repos. Lorsqu’elle dure, elle a des conséquences sur la vie personnelle, sociale et professionnelle.


4 critères au moins doivent être présents :

  1. Troubles de la mémoire et de la concentration
  2. Gorge irritée
  3. Ganglions cervicaux ou axillaires
  4. Douleurs musculaires
  5. Douleurs articulaires sans rougeur ou gonflement
  6. Migraines
  7. Troubles du sommeil
  8. Malaise après effort

Le plus souvent, aucune cause bien précise n’a été mise en avant et l’épuisement peut poindre le bout de son nez, amenant avec lui sa petite copine la dépression qui rend la vie impossible. Le manque d’énergie prend toute la place et petit à petit le réseau social se réduit car il est difficile de veiller quand on est épuisé. Sans compter qu’à force de ne jamais être bien, on devient de mauvaise compagnie. Au travail, la concentration fait défaut et les oublis commencent à se remarquer. D’ailleurs, à la maison, c’est pareil : impatience, irritabilité ou manque d’intérêt. Il est temps de trouver une solution.

Fatigue : quelles sont les pistes ?

Avant toute chose, en informer son médecin! Cette situation devient handicapante et il est nécessaire d’écarter toute pathologie qui pourrait se cacher sous cette asthénie*. Il-elle pourra évaluer les éventuelles carences qui peuvent en être à la source : fer, vitamines B, vitamine D, iode,  zinc. D’autres déficits peuvent être en cause : magnésium, vitamine C, L-tryptophane, L-carnitine, CoQ10 ou encore Acides Gras Essentiels.
D’autres troubles pourront être étudiés médicalement comme une hypothyroïdie, l’apnée du sommeil, dépression, obésité, maladie de Lyme, candidose ou autres pathologies. Lorsque toutes ces possibilités sont écartées et que la fatigue subsiste, d’autres questions peuvent être posées. Notamment : comment se passe la digestion et quelle est la capacité de détoxication hépatique*?

Piste n°1 : la digestion

La mastication et la digestion :

La digestion est à privilégier. D’ailleurs, c’est souvent le cas dans toutes les problématiques. Les aliments nous apportent les nutriments de nos cellules et pour que celles-ci se portent au mieux, elles doivent être bien nourries. De même, lorsque l’alimentation n’est pas adaptée, les toxines s’accumulent et les premiers tracas peuvent apparaître : fatigue, irritabilité, stress, anxiété, mauvais sommeil, troubles cutanés (eczéma, psoriasis), inflammations diverses (tendinite, bronchite, surpoids abdominal). La première chose consiste donc à bien mastiquer pour faciliter la digestion et optimiser l’assimilation des nutriments. J’ai d’ailleurs déjà écrit sur le sujet (c’est ici). Une digestion difficile nécessite beaucoup d’énergie et entraîne souvent des gênes digestives : éructations, gaz, ballonnements, diarrhée ou constipation.

Le tube digestif :

Le tube digestif, c’est comme si c’est l’extérieur à l’intérieur. Certes, c’est chez nous, mais les autres y viennent. Pierre Maldiney*, médecin cardiologue micronutritionniste appelle ça le « jardin » : c’est notre propriété, mais c’est dangereux. Plus c’est entretenu, moins les agresseurs ne s’y attardent et mettent leur bazar. Mais si c’est le fouillis, notre police, les anticorps de notre système immunitaire, ne s’y retrouvent pas. Les ordres pour eux sont normalement clairs : attaquer lorsque ce n’est pas du « soi ». Mais on le voit avec l’émergence des maladies auto-immunes, les anticorps ont du mal à bien faire leur travail. Et lorsque la tâche devient trop compliqué, ils attaquent n’importe quoi, y compris les tissus de leur propre organisme. Il est donc important de bien mastiquer et d’adopter une alimentation saine, nutritive et en quantité « juste ce qu’il faut ».

Le microbiote intestinal

L’ensemble des bactéries présentes dans le tube digestif (pas seulement les intestins) s’appelle le microbiote. Il est propre à chacun-e et est composé d’un grand nombre de bactéries (il y en a d’ailleurs plus que de cellules, c’est dire!). Elles pèsent chez l’adulte environ 1 kg. J’ai d’ailleurs fait un article sur ce sujet auparavant (c’est ici). On parle de synergie* entre les bactéries (il y a également des mycètes comme les candida (j’en ai parlé ici), saccharomyces ou aspergillus), les cellules intestinales et immunitaires. Il est dit que la flore intestinale « éduque » notre immunité en présentant les antigènes (les « méchants envahisseurs ») à nos cellules immunitaires.
L’alimentation doit comporter une majorité de végétaux, crus et cuits doucement et surtout de qualité pour favoriser un microbiote équilibré. A contrario, une alimentation dénaturée, industrielle et surtout sucrée aura des conséquences sur ce microbiote et à terme sur la santé en général : obésité, troubles digestifs, intolérances alimentaires, etc.

Piste n°2 : le foie

Lorsque l’on parle de détoxication ou détoxification, on pense souvent au foie. Et même si c’est l’acteur premier, ce n’est pas le seul organe en jeu! N’oublions pas les émonctoires : les intestins, les reins, la peau et même les poumons. Le foie traite les toxines. Elles ont d’ailleurs tendance à s’y accumuler ainsi que dans la graisse (les adipocytes) et le cerveau.
La détox hépatique se déroule en plusieurs phases :

  • Phase I : Les molécules toxiques subissent une première transformation grâce au cytochrome P450 et deviennent des métabolites instables, génératrices de radicaux libres (cette phase nécessite des cofacteurs : vitamines dont les vitamines du groupe B et minéraux)
  • Phase II : Les métabolites intermédiaires sont transformées en métabolites hydrosolubles qui pourront être éliminées. La transformation se fait selon un processus de conjugaison ou de méthylation (cofacteurs nécessaires : acides aminés)
  • Phase III : Les métabolites hydrosolubles sont éliminées via les émonctoires et surtout dans l’urine ou la bile des selles

Une bonne détoxification hépatique, c’est un ménage régulier au sein de l’organisme. Les toxines accumulées fatiguent, ralentissent le fonctionnement normaux des organes et à terme peuvent entrainer une fatigue chronique.

L’alimentation est essentielle à la santé hépatique :

  • Une alimentation biologique et naturelle : pesticides, conservateurs, produits de synthèse, métaux lourds sont autant de toxines exogènes (qui viennent de l’extérieur) qui doivent être traitées par le foie
  • Plus de végétaux dans l’assiette : légumes crus et cuits, fruits, légumineuses (lentilles corail, lentilles vertes et blondes, pois, haricots bancs et rouges…), oléagineux (amandes, noisettes, sésame, lin…)
  • Des aliments de saison : plus les végétaux sont de saison et moins ils sont transformés
  • Peu d’aliments industriels car dans tout ce qui transformé, il y a ce qui est ajouté : conservateurs, nanoparticules, additifs ou même sucre
  • Moins de graisses, surtout saturées : le foie a en charge la digestion des lipides. Or il y en a souvent trop dans l’assiette et de mauvaise qualité (trans, cis, saturées…). Donc moins de fritures et de cuisson à haute température avec des huiles, moins de viande, de produits laitiers, de gâteaux, biscuits ou autres produits industriels
  • Moins de sucre sous toute ses formes : le foie transforme le sucre pour le stocker et la consommation massive actuelle de sucre a de nombreuses conséquences désastreuses sur la santé : candidose, syndrome métabolique, diabète ou encore NASH
  • Moins d’aliments mal tolérés : les aliments mal digérés souvent source d’intolérance fatiguent le foie (produits laitiers et gluten dans certains cas ou des aliments isolés dans d’autres)

Piste n°3 : déficits ou insuffisances

D’autres raisons peuvent expliquer une fatigue qui perdure. En cause certains déficits : vitamines du groupe B, Fer, Magnésium notamment. Des faiblesses chez certains organes sont aussi à contrôler : surrénales, thyroïde. Bref, une fatigue peut avoir plusieurs origines et dans ce cas, le médecin pourra donc vérifier ces différents points.
Après un bon réglage alimentaire, un soutien naturel de la digestion et du foie, une nette amélioration ou le retour à l’équilibre se fait généralement sentir.

Lexique :

* Asthénie : fatigue anormale qui ne diminue pas, même après repos
*  Hépatique : qui vient du foie
*  Synergie : action de plusieurs organes pour l’accomplissement d’une fonction physiologique

Plus d’informations

Pierre Maldiney, médecin cardiologue , gérontologue, médecin morphologue et anti-âge, s’est penché sue la question: https://slideplayer.fr/slide/485921/#
Sur le Syndrome de Fatigue Chronique: http://www.asso-sfc.org/syndrome-fatigue-chronique.php
Maladies auto-immunes, un dossier Inserm: https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/maladies-auto-immunes
Science et Avenir parle du microbiote: https://www.sciencesetavenir.fr/sante/flore-bacterienne-humaine-le-chiffrage-du-microbiote-etait-faux_29779
Microbiote et dépression: https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/07/20/microbiote-intestinal-depression/
Le foie : notre centre anti poison, dossier Alternative Santé: https://www.alternativesante.fr/foie/le-foie-notre-centre-anti-poison

L’article de blog complet sur la candidose : https://naturiel.net/et-si-cetait-une-candidose/

Ça pourrait vous interesser